Lou (correspondance fictive)

Lou (correspondance fictive)

J’hésite, Fréd,
J’hésite
À coucher avec un Dieu Mort…
Avant de coucher avec S.
(Je dis S. parce que Freud
M’a demandé de garder l’anonymat dans cette affaire)
Avant donc, d’essayer de coucher,
Il m’a raconté
Sa pulsion subconsciente incestuelle
Envers Anna.
Ahhhhhh, Anna…
Ce fût éjax précox, m’enfin…
J’ai croisé à Munich
Le joli petit poupon Rainer, Rainer Maria ( ?),
Cet amant fougueux mais
Aux vers cyclothymiques inquiétants.
Il m’a amenée à Moscou
Où le Bolchoï jouait sa pièce
« Maintenant et à l’heure de notre mort »
(Très tristounet).
Puis durant nos nuits de désirs
Il s’est mis à consacrer à sa plume une fougue impétueuse
Pour un jeune de sa connaissance, un poète je crois :
Briefe an einen jungen Dichter
Il a voulu me convertir à l’Islam,
J’ai laissé tomber.
Etc…
Ne crains rien de W.(agner),
Je n’aime pas sa musique pompeuse, en fait.

Non, ne me dis pas !
Une troïka ?
Avec Rée ?
Rhooooooo…Les coquins….
Ne crains-tu pas que
Ne crains-tu pas
Ne crains-tu pas que cela
Puisse être à l’origine
De La Naissance (d’une) Tragédie ?

J’aurais aimé que
J’aurais aimé
J’aurais aimé que lorsque tu mis
Ton foulard rouge sur la lampe de chevet
Ce ne fût pas
Ce ne fût pas pour disserter sur l’après-vie avant la mort,
Mais pour, pour…Bon.
Tu m’as dit
Tu m’as dit que j’ai les lèvres pulpeuses,
Celles du haut ?

Je te laisse, Fred.
À vous consumer
Tous,
Les uns après les autres,
J’ai fini par perdre ma flamme.
Je dresserai un jour vos portraits,
Par amour.
Ich liebe dish (warum?), shalom.

Ta Lou