Et puis ton sourire

Et puis,
ton sourire
rizière impressionniste
sur le collier des jours
eau vive sans mystère
comme un pulsant discours
humidité d’opale
velours de bruine
doucement désirable
comme un baiser infranchissable
une frontière sacrée

Pas tous les jours
Pas pour rien
Fine faille transparente
foulure de firmament
à la griffe insoumise
en rigole lactée
qui soudain s’abandonne
aux lions de circonstances

La confiance est fugace
la trame caressée
s’étire avec aisance
et délivre des signes
de tulle rouge d’abondance
Sur tes lèvres morphines
Égaré, un papillon s’invente
une exquise destinée

Le secret d’une esquisse
Un tracé de génie
Glisse sa révérence
sur l'ovale attendri
Ourlé comme une vague
à l’horizon du charme

De rares éclairs
riment entre tes dents
le sourire se décline
comme un accueil au monde
dévoile de l’enfance
la colombe meurtrie
en gorge souveraine
une neige s'impatiente

ton sourire
mon amulette en flamme
ma ruse tourmaline
ma griotte au long cours
mon refrain
ma clairière
ma poussée de genièvre
je m’endors sous ta ride
en commissure volage
et dérobe à l'instant
sourire, ton coquillage